Confrontation des 4 nations Auston Matthews ne s'attendait à « rien ...
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On croyait que les huées les plus nourries de la soirée, mercredi, avaient été réservées à William Nylander. L’attaquant des Maple Leafs de Toronto avait été accueilli avec une chaleur toute montréalaise pendant la présentation de la formation partante de la Suède. Puis les spectateurs ont dû puiser au plus profond d’eux-mêmes, car sans qu’on s’y attende, Auston Matthews a fait partie de la cérémonie d’avant-match.
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Plus personne, soudain, ne pensait à Nylander. Le capitaine des Leafs, qui porte aussi le C pour la formation américaine, a reçu une salve digne des grands soirs. Et à le voir esquisser un petit sourire, ça ne lui a pas trop déplu.
« Je ne m’attendais à rien de moins que ça ! », a-t-il lancé, jeudi matin, à quelques heures de l’affrontement entre les États-Unis et la Finlande, deuxième rencontre de la Confrontation des 4 nations.
Ces souhaits de bienvenue visaient-ils, selon lui, le joueur torontois ou le joueur américain ?
« Un peu des deux ! », a repris Matthews, qui ne serait pas surpris si un accueil similaire attendait son équipe en soirée. Le cas échéant, personne ne sera pris de court, a-t-il assuré.
Je regarde dans le vestiaire, et je vois beaucoup de gars à l’aise de jouer le rôle du vilain. Ça ne va pas nous affecter. Nous devons rester concentrés et jouer au hockey.
Auston Matthews
L’équipe américaine débarque, on s’en doute bien, avec deux prises contre elle. Il y a bien sûr cette rivalité naturelle avec l’équipe canadienne. Mais le contexte politique actuel insuffle inévitablement une tension supplémentaire.
Au cours des dernières semaines, l’hymne national des États-Unis a été hué dans quelques arénas de la LNH et de la NBA en réponse aux tarifs que menaçait d’imposer le président Donald Trump sur les exportations canadiennes. La grogne s’est calmée avec la suspension de la menace, ce qui a réjoui Gary Bettman, mercredi. Le commissaire du circuit a exprimé le souhait que le hockey soit rassembleur.
Or, Trump est revenu sur sa promesse au cours des derniers jours et a annoncé l’imposition de tarifs sur l’importation d’aluminium et d’acier. On verra bien comment la foule réagira cette fois.
S’il y a en a un qui sait dans quoi il s’est embarqué, c’est Charlie McAvoy. Le défenseur des Bruins de Boston est un visiteur régulier du Centre Bell, un « aréna hostile ».
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PHOTO KIM KLEMENT NEITZEL, ARCHIVES USA TODAY SPORTS
Charlie McAvoy
« Que ce soit au Mondial junior ou avec les Bruins, personne ne m’a jamais encouragé ici !, a-t-il reconnu en riant. C’est toujours comme ça. Je pense que j’y suis bien préparé. »
Dans le camp finlandais, Patrik Laine a dit s’attendre à une « soirée amusante ». « J’espère qu’on allumera la foule rapidement et qu’elle se rangera derrière nous », a-t-il dit.
Les huées de la veille contre Auston Matthews ne l’ont nullement surpris. « Ça marche comme ça, ici. Avec tous les partisans du Canadien [dans les gradins], je ne suis pas inquiet. »
Partir à point
Autant les Américains que les Finlandais ont suivi avec intérêt la joute inaugurale entre le Canada et la Suède. Tout le monde a pris bonne note du rythme endiablé qui a animé le début et la fin de la rencontre. Et, déjà, des leçons ont été tirées.
D’abord, ne prendre personne à la légère. « Selon mon expérience en matchs internationaux, la Finlande et la Suède jouent toujours avec beaucoup de structure, a fait remarquer Matthews. Ils ne donnent pas beaucoup d’espace pour créer de l’attaque près du filet. Ils ont de très bons joueurs, et plusieurs d’entre eux ont aussi joué ensemble par le passé. »
Ensuite, il faut partir à point. Jeudi, juste avant de donner congé à ses hommes au terme de l’entraînement matinal, l’entraîneur-chef américain Mike Sullivan leur a rappelé que la veille, l’une des équipes avait commencé à l’heure, et l’autre pas. Après 15 minutes de jeu, le pointage était de 2-0 à l’avantage du Canada, et la Suède peinait à même toucher au disque.
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PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE
L’entraîneur-chef de l’équipe des États-Unis, Mike Sullivan
S’il y a une leçon à tirer, c’est d’être prêt dès que la rondelle touche la glace.
Mike Sullivan, l’entraîneur-chef américain
« Le contrôle de nos émotions sera primordial. On veut jouer avec énergie, mais on ne peut laisser nos émotions prendre le dessus. C’est un défi dans les évènements du genre, car tous les gars sont galvanisés. Nous devons être en contrôle », a expliqué Sullivan en point de presse.
Patrik Laine croit que ce ne sera pas un problème pour son club. « Tout le monde dans ce vestiaire a disputé des matchs importants à un point ou à un autre, que ce soit au Mondial junior ou en finale de la Coupe Stanley, a-t-il noté. Nous savons tous à quoi nous attendre. Tout le monde sait quoi faire, il ne reste qu’à aller jouer. »
Juuse Saros défendra le filet finlandais, et Connor Hellebuyck, la cage américaine. La rencontre, disputée au Centre Bell, s’amorcera à 20 h.