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David Johnston démissionne de son poste de rapporteur spécial sur ...

David Johnston démissionne de son poste de rapporteur spécial sur
L’ancien gouverneur général insistait pourtant encore en début de semaine qu’il ne quitterait pas ses fonctions.

Moins de trois mois après sa nomination, le rapporteur spécial sur l’ingérence étrangère, David Johnston, a annoncé vendredi soir sa démission, qui prendra effet au plus tard en juin.

« Mon objectif était d’accroître la confiance dans nos institutions démocratiques. Je constate que, compte tenu du climat hautement partisan entourant ma nomination et mon travail, mon rôle a eu l’effet opposé », a-t-il écrit dans une lettre adressée au premier ministre Justin Trudeau, qui n’a cessé de défendre l’intégrité de M. Johnston face aux critiques de l’opposition.

L’ancien gouverneur général insistait pourtant encore en début de semaine sur le fait qu’il ne quitterait pas ses fonctions. « Bien que je continue d’accueillir les désaccords avec mes recommandations, je ne serai pas dissuadé de terminer mon travail », avait-il souligné en comité parlementaire mardi.

Les partis d’opposition s’étaient ligués, le 31 mai, pour réclamer la démission de M. Johnston et sommer le gouvernement de déclencher une enquête publique.

Le rapporteur spécial avait affirmé, en comité mardi, ne pas se sentir lié par cette motion parce que le vote des parlementaires s’était tenu sur la base d’« allégations qui sont fausses ».

Conservateurs, bloquistes et néodémocrates ont reproché à M. Johnston d’être en conflit d’intérêts. Ce dernier est un ami de la famille Trudeau, et membre de la Fondation Trudeau, laquelle a remboursé un don chinois de 200 000 $ reçu en 2016.

Le verdict de son rapport, publié en mai, n’a pas calmé les reproches de conflit d’intérêts. M. Johnston convenait que les efforts d’ingérence étrangère en sol canadien étaient en pleine « croissance » et « répandus », niant toutefois le besoin d’une enquête publique sur la question.

Vendredi, la pression semblait devenue intenable pour l’ancien gouverneur général, qui a annoncé son départ par voie de communiqué de presse.

« Le gouvernement a reçu la démission de M. Johnston, a indiqué le Bureau du Conseil privé. M. Johnston est un fonctionnaire accompli. Nous le remercions pour son rapport du 23 mai et pour son engagement durable envers le Canada et les Canadiens. »

« Les attaques partisanes lancées par le Parti conservateur contre l’ancien gouverneur général étaient injustifiées et inacceptables », a également déclaré Dominic LeBlanc, ministre des Affaires intergouvernementales, par voie de communiqué.

En mars, le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, avait rejeté la nomination de David Johnston. M. Trudeau et M. Poilievre s’étaient alors mutuellement reproché de privilégier leurs propres intérêts dans le dossier de l’ingérence étrangère plutôt que ceux des Canadiens et de la démocratie.

M. Johnston recommande maintenant au gouvernement de « nommer une personne respectée, dotée d’une expérience en sécurité nationale » pour mener les audiences publiques qu’il comptait réaliser cet été auprès de hauts fonctionnaires, d’experts en matière de sécurité nationale et de membres de la diaspora sino-canadienne. Et que cette personne, « idéalement », soit choisie en consultation avec les partis d’opposition.

Désormais à la recherche d’un remplaçant, Ottawa dit poursuivre ses « efforts pour lutter contre l’ingérence étrangère », selon la déclaration de M. LeBlanc.

L’opposition réclame encore la tenue d’une enquête

Réclamant la démission de M. Johnston depuis des semaines, l’opposition a rapidement réagi vendredi soir.

« Cela fait des mois que Trudeau s’agite dans tous les sens pour essayer de dissimuler l’aide qu’il a reçue du gouvernement communiste de Pékin », a écrit sur Twitter Pierre Poilievre, accusant le premier ministre d’avoir « détruit la réputation d’un ancien gouverneur général, tout ça pour dissimuler son propre refus de défendre le Canada contre les intérêts étrangers et les menaces ».

« M. Johnston a été victime de la mauvaise gestion de l’ingérence étrangère par le gouvernement libéral. […] J’ai toujours pensé que M. Johnston était un homme honorable et la décision d’aujourd’hui le démontre », a quant à lui soutenu le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, tout en sommant le gouvernement de déclencher une enquête publique et d’établir un « plan d’action » pour faire face à l’ingérence étrangère.

« Le premier ministre Justin Trudeau n’a d’autre choix que de confier au Parlement la nomination d’un-e juge qui présidera une commission d’enquête publique et indépendante sur les ingérences chinoises au Canada », a de son côté écrit le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, sur Twitter. Il avait demandé, quelques jours seulement après la nomination de M. Johnston, la révocation de son mandat de rapporteur spécial sur l’ingérence étrangère.

Soulignant les « services » à la nation rendus par M. Johnston, l’ancien chef du Parti conservateur du Canada Erin O’Toole s’est quant à lui dit déçu « que le premier ministre se soit servi de [l’]excellente réputation [de David Johnston] comme d’un bouclier politique ».

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