Pierre Poilievre attaque le « bilan Carney-Trudeau » devant ses ...

Devant des centaines d'élus, de membres et de partisans conservateurs réunis samedi au Centre Rogers d'Ottawa, le chef conservateur Pierre Poilievre a livré un discours empreint de patriotisme et a dévoilé des pans de sa future plateforme électorale. Cette activité publique avait aussi tous les airs d'un rassemblement de campagne avant l'heure.

Les libéraux aimeraient instrumentaliser la menace de tarifs américains pour nous distraire du bilan Carney-Trudeau des neuf dernières années et des dommages qu'ils ont faits à notre pays, a déclaré M. Poilievre.

Mais pensez-y bien : si les politiques Carney-Trudeau ont fait tant de mal avant les tarifs douaniers, imaginez les ravages que ça va faire après l'instauration de tarifs, a-t-il poursuivi.

M. Poilievre a évoqué l'explosion de la dette, du coût du logement et de la pauvreté ainsi que la hausse des taxes sur l'investissement sous les libéraux, tout cela alors qu’aucun tarif n’avait été appliqué, a-t-il souligné.

On a besoin d'un premier ministre qui place le Canada d'abord et qui sera capable de se tenir debout.

Une citation de Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada

Lors de son discours, M. Poilievre a aussi abordé la question des tarifs douaniers, a directement interpellé la Maison-Blanche et a promis de riposter à une attaque commerciale en imposant ses propres tarifs.

Il ne faut pas confondre notre gentillesse avec de la faiblesse, a lancé le chef conservateur.

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Le plan Poilievre

Par la suite, le leader conservateur a dévoilé des éléments de son plan s'il est porté au pouvoir.

Tout d'abord, plusieurs projets énergétiques seraient lancés, que ce soit de nouveaux pipelines canadiens, des projets de transport de gaz naturel liquéfié ou des projets miniers qui se feraient en partenariat avec les Premières Nations et qui seraient approuvés en moins d'un an afin de sortir de la dépendance aux États-Unis.

M. Poilievre a aussi indiqué qu'il veut augmenter les échanges entre les provinces, qui sont deux fois moins importants que les échanges avec les États-Unis, en levant les barrières commerciales.

Il veut par exemple favoriser la mobilité des médecins et des infirmières à la grandeur du pays et offrir des primes de libre-échange aux provinces qui élimeront leurs barrières économiques.

De plus, il a promis d'augmenter les inspections à la frontière afin de contrer le trafic de drogue et l'immigration illégale. Il a aussi évoqué l'idée de recourir à des expulsions en cas de besoin.

Il pourrait y avoir jusqu'à 500 000 personnes illégalement au pays, mais le gouvernement n'est pas sûr, car il a perdu le compte.

Une citation de Pierre Polievre, chef du PCC

Il faut traiter les gros trafiquants de fentanyl (trafiquant plus de 40 mg de fentanyl) comme ce qu'ils sont : des tueurs en série, et les condamner à la prison à vie, a aussi déclaré le chef conservateur, qui a promis à ses militants de durcir les peines de prison en cas de condamnation.

Il compte aussi accroître le nombre de soldats dans l'armée et de navires militaires dans l'Arctique canadien. Cela se fera en coupant l'aide versée actuellement aux dictateurs, a-t-il affirmé dans une tirade qui n'était pas sans faire penser à celles de Donald Trump.

Pierre Poilievre s'en est aussi pris au « wokisme » et à la culture du bannissement qui fait la guerre à notre histoire et à ses héros. Il a donné comme exemple le père de la Confédération John A. Macdonald, dont la statue a été déboulonnée dans plusieurs villes, notamment à cause de ses tentatives pour éradiquer les Autochtones.

Il souhaite valoriser la culture et le patrimoine canadiens en apportant des changements aux passeports, aux cérémonies de citoyenneté et aux chants entonnés dans l'armée.

Par surcroît, il a aussi annoncé qu'il veut accroître les occasions d'immersion des jeunes dans d'autres provinces pour favoriser l'apprentissage des langues et éliminer les deux solitudes afin d'être totalement unis. L'unité et la fierté canadiennes ont été mises en avant tout au long de son plaidoyer en faveur de l'autonomie et de la prospérité du pays.

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Cible principale : Mark Carney

Même si la campagne électorale n’est pas encore lancée et que le futur chef libéral n’a pas encore été désigné, le Parti conservateur cible particulièrement Mark Carney, surnommé Carbon Tax Carney, dans ses attaques contre les libéraux.

Pendant plus de 18 mois, les conservateurs ont eu une avance à deux chiffres dans les sondages nationaux sur un Parti libéral plombé par l'impopularité personnelle de Justin Trudeau.

Cependant, les choses ont changé récemment. Un sondage Léger publié cette semaine suggère qu'un Parti libéral dirigé par M. Carney serait à égalité avec les conservateurs avec 37 % des voix.

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L'ancien gouverneur de la Banque du Canada, le favori apparent dans la course pour remplacer le premier ministre Justin Trudeau à la tête du Parti libéral le 9 mars prochain, s'est engagé à mettre fin à la tarification du carbone à la consommation et à la remplacer par un plan climatique qui offrira des incitatifs aux consommateurs tout en obligeant les grands pollueurs à payer leur juste part.

Vendredi, la cheffe adjointe du PCC, Melissa Lantsman, a déclaré qu’ il y a une folie particulière à forcer les entreprises sidérurgiques à payer plus cher à un moment où elles sont menacées par des tarifs américains.

L'équipe médiatique des conservateurs a par ailleurs lancé une campagne de publicité qui affirme que Mark Carney est le candidat parfait pour aider Donald Trump à faire migrer des emplois du Canada aux États-Unis.

L'équipe conservatrice entend également utiliser M. Carney pour stimuler ses troupes et pour stimuler son financement. Les libéraux de Mark Carney ramassent de l'argent à tour de bras, peut-on lire dans un courriel adressé aux militants conservateurs. Nous avons besoin que les patriotes agissent rapidement. Le temps file! ajoute ce courriel de levée de fonds.

Samedi, un porte-parole de l'équipe de campagne de Mark Carney a déclaré que le candidat avait recueilli près de 2 millions de dollars en dons depuis le lancement de sa campagne.

Les libéraux répliquent

Signe qu'une campagne se prépare, les libéraux n'ont pas voulu céder tout le terrain aux conservateurs samedi.

Mark Carney a publié dans la foulée un communiqué de presse affirmant que Pierre Poilievre avait peut-être un nouveau slogan, mais que ses idées étaient anciennes. Il a accusé le chef conservateur d'essayer de diviser les gens, affirmant que le Canada avait besoin d'un nouveau dirigeant pour défendre le pays face aux menaces de Donald Trump.

Il est clair que Pierre Poilievre n'est pas cette personne. Personne qui dénigre le Canada ne le défendra, a soutenu M. Carney.

Personne qui imite M. Trump ne peut négocier avec lui pour le Canada. Personne qui vous dit que le Canada est brisé ne fera passer le Canada en premier.

Une citation de Mark Carney, candidat à la chefferie du PLC

Plus tôt en journée, juste avant le début du discours de Pierre Poilievre, on a pu apercevoir le ministre de l'Immigration, Marc Miller, sur le parvis de Centre Rogers, venu offrir une réplique préventive aux propos du chef conservateur.

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Je suis très sceptique devant ce nouveau patriotisme de Pierre Poilievre, a dit le ministre libéral aux journalistes sur place. Il a dit pendant des années que le Canada était brisé. On ne peut pas dire en même temps que le Canada est brisé et que le Canada est le meilleur pays au monde.

Pierre Poilievre, c'est quelqu'un qui est vide à l'intérieur. Il cherche des slogans. Il me fait toujours penser à des managers de lutte des années 1980, a ajouté M. Miller

Les troupes libérales ont elles aussi concocté une publicité à saveur électorale qui vise à associer des propos de Pierre Poilievre à ceux du président américain Donald Trump.

Avec les informations de Louis Blouin, de Christian Noël et de La Presse canadienne