Confrontation des 4 nations Charlie McAvoy à l'hôpital, Quinn ...

(Boston) C’était jour de congé pour les joueurs, mardi, à la Confrontation des 4 nations. Les sujets à aborder étaient néanmoins nombreux, mais deux noms ont presque monopolisé les conversations : Charlie McAvoy et Quinn Hughes. La journée en bref.

En finale sans McAvoy

Coup dur pour l’équipe américaine : blessé au « haut du corps », Charlie McAvoy ne pourra affronter le Canada en finale du tournoi jeudi soir. Pendant que ses coéquipiers affrontaient la Suède, lundi soir, le défenseur a été admis à l’Hôpital général du Massachusetts afin d’y passer des examens.

Son suivi médical sera assuré par le personnel des Bruins de Boston, son club de la LNH. On ne sait pas, à ce point-ci, à quel point cette malchance affectera le reste de sa saison. Le communiqué publié par les Bruins indique que McAvoy s’est blessé dans un match du tournoi, mais ne précise pas si l’incident s’est produit contre la Finlande ou contre le Canada.

Un joueur de ce calibre ne se remplace pas en claquant des doigts, ont prévenu son entraîneur et ses coéquipiers. « Il va nous manquer, a résumé le défenseur Noah Hanifin, ami de longue date. Son caractère et son leadership sont phénoménaux, et c’est évidemment un joueur incroyable. C’est important d’avoir un gars comme lui dans la formation. Tout le monde devra se lever en son absence. »

« Quinn Hughes is coming »

L’entraîneur-chef des États-Unis, Mike Sullivan, n’a pas l’aisance de son homologue Jon Cooper devant les micros, mais il sait décidément comment créer une scène mémorable.

Lorsqu’un journaliste lui a demandé si l’équipe rapatrierait un défenseur pour pallier l’absence de McAvoy, il a répondu, d’une voix très grave : « Quinn Hughes is coming. » Comme l’hiver dans Game of Thrones, Quinn Hughes est en route.

La déclaration a créé une onde de choc dans la salle de presse, car elle vient avec une question inévitable : aura-t-il le droit de jouer ? Les règlements du tournoi prévoient en effet qu’une équipe ne peut ajouter un joueur à son effectif que si elle est dans l’impossibilité de réunir une formation complète pour un match. Par exemple, le défenseur Thomas Harley avait été rappelé par le Canada après que Shea Theodore et Cale Makar se furent blessés.

Le cas de Hughes est plus subtil, car il était théoriquement sur la liste originale de l’équipe américaine, mais il avait déclaré forfait avant l’évènement en raison d’une blessure au muscle oblique. Comment s’y retrouver ? Cité par le journaliste Pierre LeBrun, de TSN, le commissaire adjoint de la LNH, Bill Daly, a maintenu que Hughes ne pourrait jouer que si un défenseur américain se blesse ou est malade.

Est-ce que cette version tiendra jusqu’à jeudi soir ? Peut-être, peut-être pas…

Pour le drapeau

Il n’y a pas que Mike Sullivan qui ait le sens de la formule. Brandon Hagel aussi.

Au cours d’un échange au sujet de la tension entre le Canada et les États-Unis, l’attaquant saskatchewanais a déclaré que ses coéquipiers et lui « jouent pour leur drapeau et non pour les caméras ». « Nous n’avons pas de clavardage de groupe. Nous allons jouer à notre manière et donner tout ce que nous avons pour notre pays. Et nous allons le faire pour le drapeau sur notre poitrine. »

Pas besoin d’une longue enquête pour comprendre qu’il faisait référence aux frères Tkachuk qui, après que le duel entre les deux pays se fut amorcé par trois bagarres, ont déclaré que la chose avait été préalablement discutée dans une conversation de groupe au sein de l’équipe américaine. Hagel, justement, avait jeté les gants face à Matthew Tkachuk.

Ne jamais dire jamais

Sur le même thème, Sam Bennett, lui aussi un des pugilistes de samedi dernier, a avoué ne pas s’attendre à autant d’animosité que la dernière fois, en tout cas pas en début de rencontre.

« Il ne faut jamais dire jamais, a-t-il nuancé. Mais le message a été établi : on veut gagner. Ce n’est pas une question de qui sera le plus dur ou le plus intimidant. »

Cela étant, on se doute bien que Bennett ne sera pas en reste si ça commence à brasser.

Pas facile de battre Hellebuyck

Avec une moyenne de buts alloués de 1,00 et un taux d’arrêts de ,957, Connor Hellebuyck est, de loin, le gardien le plus dominant de ce tournoi. Alors que le Canada n’a réussi qu’à le déjouer qu’une fois samedi dernier, le défenseur Josh Morrissey, son coéquipier chez les Jets de Winnipeg, s’est fait demander s’il existait un secret pour battre le meilleur portier de la LNH.

« On me pose souvent cette question, a-t-il affirmé doucement. Je tire sur lui pratiquement chaque jour depuis 10 ans, et je n’ai pas encore trouvé de truc. Je dirais que c’est comme contre tous les bons gardiens : il faut créer du trafic, bloquer sa vue et batailler pour saisir les retours. »

Morrissey a aussi rappelé que « des gars ont plus de buts que moi dans ce vestiaire », clin d’œil à sa récolte de 7 buts jusqu’ici cette saison. « Ils savent ce qu’ils font », a-t-il avancé.

Qui s’ennuie du match des étoiles ?

Il a fallu environ 23 secondes au premier match de la Confrontation des 4 nations pour savoir que cet évènement ne serait pas, comme le redoutaient plusieurs observateurs, un match des étoiles glorifié. On se surprend même à se demander : qui s’en ennuie ?

L’Américain Brock Nelson, qui y a déjà représenté les Islanders de New York, a été bon joueur. « Ç’a été une belle expérience, certainement plus relax, a-t-il dit. Mais c’est évident que ce qu’on vit ici est plus grand. »

Jon Cooper a lui aussi été dithyrambique par rapport au présent tournoi. « Rien n’a autant contribué au hockey depuis une décennie », a-t-il lancé.

Or, il s’interroge. « Où est Leon Draisaitl ? Ou Nikita Kucherov ? Et toute la liste des gars qu’on verrait au Match des étoiles ? Ces joueurs ont un talent spécial, ils nous manquent. Ce serait cool, dans le futur, que tout le monde puisse jouer. »

Enfin congé

Depuis le début de la compétition, la journée de mardi a été la première sans qu’aucune équipe ne s’entraîne. C’était donc repos complet pour tout le monde, et c’était sans doute mérité.

En incluant les activités de leur club respectif de la LNH, certains joueurs ont disputé cinq joutes en 10 jours, en plus de se prêter à plusieurs entraînements complets dans un contexte où les sélections nationales tentaient de créer rapidement une chimie entre leurs membres. Cette séquence a en outre été marquée par un déplacement difficile entre Montréal et Boston, qui a vu les équipes du Canada et des États-Unis arriver à l’hôtel à 6 h dimanche matin.

« Et ils replongent dès samedi », a rappelé Jon Cooper. En effet, la LNH a prévu 14 matchs à son calendrier ce jour-là. « Je pense qu’ils méritent cette pause, a poursuivi l’entraîneur. Ce groupe, je l’ai dit tout le tournoi, est complètement investi. Je ne suis pas inquiet, les gars seront prêts pour jeudi. »