Roberta Flack, la chanteuse de <em>Killing Me Softly</em>, est ...

Roberta Flack, l'une des grandes voix soul américaines, connue pour avoir chanté Killing Me Softly With His Song dans les années 1970, est décédée à l'âge de 88 ans, a annoncé lundi son agente.

Elle est morte paisiblement, entourée des siens, indique le communiqué de son agente, Elaine Schock.

La chanteuse afro-américaine, qui a aussi été l'une des voix du mouvement des droits civiques américains, a eu une grande influence sur la soul, qu'elle a mêlée au jazz et au folk.

Musicienne de formation classique et pianiste virtuose, elle a produit, avec sa voix douce et tendre, des classiques du rhythm and blues, qu'elle qualifiait elle-même de soul scientifique. Avec son style, elle a contribué à populariser le quiet storm, des improvisations lentes et sensuelles qui ont influencé le R'n'B dans les années 1980 et 1990.

Née en 1937 à Black Mountain, en Caroline du Nord, elle a grandi à Arlington, près de Washington, dans une famille éprise de gospel. Apprendre le piano lui permet d'obtenir une bourse d'études musicales à l'Université Howard à l'âge de 15 ans.

Professeure de musique, Roberta Flack s'est produite aussi dans des clubs autour de Washington, où elle a fini par être repérée par le musicien de jazz Les McCann. Elle a signé un contrat avec la maison de disques Atlantic Records à 32 ans.

Deux prix Grammy de la chanson de l'année

L'acteur et réalisateur Clint Eastwood a contribué à son succès en incluant l'un de ses premiers enregistrements, The First Time Ever I Saw Your Face, à la bande-son du film Un frisson dans la nuit (Play Misty for Me) en 1971.

Le titre a remporté le prix Grammy de la chanson de l'année en 1973. Exploit rarissime, une autre chanson interprétée par Roberta Flack, Killing Me Softly With His Song, a gagné le même prix l'année suivante. Ce succès a été redécouvert par des générations plus jeunes dans le monde entier quand les Fugees, le trio mené par la chanteuse Lauryn Hill, l'a repris en 1996.

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Une artiste engagée

Proche de l'activiste Angela Davis et du révérend Jesse Jackson, Roberta Flack a aussi été l'une des voix du mouvement des droits civiques américains. En 1972, elle a chanté aux funérailles de l'icône du baseball Jackie Robinson, premier joueur noir de la ligue nord-américaine, et s'est produite, en 1999, devant le héros de la fin de l'apartheid en Afrique du Sud, Nelson Mandela.

Elle avait expliqué avoir grandi à une époque où le mot "Noir" était le plus péjoratif que l'on puisse utiliser. J'ai vécu le mouvement des droits civiques. J'ai appris, longtemps après avoir quitté Black Mountain, qu'être Noire était une chose positive, comme nous tous, la chose la plus positive que nous puissions être, avait-elle ajouté.

J'ai fait beaucoup de chansons qui étaient considérées comme des chansons de protestation, beaucoup de musique folk, mais j'ai protesté en tant que chanteuse avec beaucoup d'amour.

Ces dernières années, elle ne pouvait plus se produire en raison de la sclérose latérale amyotrophique, aussi appelée maladie de Lou Gehrig, qui lui avait été diagnostiquée en 2022.